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Fée électricité entre en jeu, un premier projet est envisagé...

L'ornementation de mes guitares électriques se fait principalement par électro-gravure et j'explore ce procédé depuis un certain temps. Les effets de l'électricité me fascinent et c'est donc tout naturellement que j'envisageai cette énergie pour ce premier piano-barbecue : en faisant passer un courant électrique suffisamment puissant dans les cordes du piano, la résistance électrique de celles-ci produira une élévation de température, tout comme dans un grille-pain. Cette température pourra être gérée en fonction de l'intensité du courant. Pour ce faire, il suffit d'employer un puissant poste à souder à arc-électrique. Un centimètre au-dessus des cordes, j'installerais une grille, sur laquelle les aliments pourraient cuire.

Complications…

Mais après quelques tests et réflexions, cela apparu délicat, voire impossible et dangereux. En effet, les cordes d'un piano sont généralement tendues sur un cadre en fonte, donc conducteur d'électricité. Le courant électrique employant toujours le chemin de « moindre résistance », il circulera alors dans le cadre en fonte, bien plus épais que les cordes. Celles-ci ne chaufferont donc pas ! Solution : isoler les cordes du cadre, ce qui est bien embarrassant, ou alors trouver un piano à queue avec cadre en bois (non conducteur). Mais ces instruments sont de nos jours rares et les cadres en bois sont fragiles… surtout en présence du feu ! De plus, faire passer un courant électrique dans des éléments en parallèle (en l'occurrence ici les cordes du piano) demande que ce courant électrique ait une intensité (ampérage) multipliée par le nombre d'éléments en parallèle. Dans notre cas : plusieurs dizaines de cordes. Donc, l'intensité du courant électrique devrait être TRES importante ! Difficile à obtenir sans matériel de pointe et trop dangereux. Pour éviter ce problème et utiliser une intensité électrique raisonnable, il faudrait que les cordes soient en série (connectées électriquement les unes à la suite des autres) et non en parallèle. Cela est faisable, mais les cordes ayant des diamètres variables (fines dans les aigus et larges dans les graves), la résistance électrique des cordes ne serait pas identique sur chacune, et donc la température non plus (l’élévation de température étant proportionnelle à la résistance électrique). Le barbecue aurait alors une température non uniforme et mal répartie, ce qui rendrait la cuisson des aliments malaisée. Dernier problème et non des moindres : la température du corps de chauffe d'un barbecue électrique doit être élevée ! Comment réagiraient les cordes !?! La tension dans les cordes d’un piano est colossale. Chauffées au rouge, elles s'étireraient probablement comme du chewing-gum. Ce qui pourrait auditivement être intéressant, d’entendre ce piano "dérailler" au cours du concert. Mais plus probablement, elles casseraient, ce qui pourrait être dangereux. Dans les 2 cas, le piano serait inutilisable pour d’autres performances… et trois soirs de festins étaient prévus !!!

Solution...

Je me suis couché déçu, pensant devoir renoncer à ce projet. Mais la nuit portant conseil, au matin je réalise m’être engagé dans une mauvaise voie, qui me dissimulait l’évidence. La solution était aussi simple que spectaculaire : en lieu et place d’un corps de chauffe électrique, il fallait tout simplement utiliser le feu ! Faire dans ce piano un barbecue avec charbons ardents ! Mieux : en début de concert, l’instrument Roi aurait une apparence "normale". Puis il s'enflammerait littéralement, laissant les spectateurs ébahis, admirer avec crainte et fascination ce rougeoiement dansant, sortant des entrailles de ce piano incandescent. Une fois les flammes apaisées, je préparerais les braises pour cuire les victuailles et installerais les grilles à rôtir, grâce à un système de mise en place rapide et sans brûlure. Des mécanismes d'ajustement de la distance entre la nourriture et le brasier optimiseraient la cuisson. Bien entendu, le concert ne s'arrêterait pas là et les convives auraient droit à d'ardentes mélodies jusqu'au bout du repas.

C’est ainsi que le nom de ce nouveau piano me vint naturellement : PyroPiano !

Montage...

J'ai donc construit des caissons en acier, s'intégrant parfaitement dans le cadre en fonte du piano, juste au-dessus des cordes. Ces caissons, contenant la fournaise, sont isolés avec de la fibre de basalte (isolant thermique puissant et non toxique). Selon l'épaisseur de l'isolant et la distance entre les caissons et les cordes du piano, on pourra contrôler la montée en température des cordes, afin de l’amener à une chaleur produisant de légères variations sonores, mais sans dommages irréversibles, ni risque de casse.

Test...

Au premier essai, la ceinture du piano, les cordes et la table d'harmonie sont rapidement montées en température, jusqu'à un point critique. Et cela, malgré la fibre de basalte ! L'ensemble ne résistera jamais 2 heures !!! En fait, l'avantage d'un isolant calorifique est sa faible conductivité thermique, ainsi que sa négligeable capacité d'accumuler la chaleur. Mais il peut quand même atteindre des températures élevées, s'il est en présence d'une fournaise dans un milieu clos. Par contre, il se refroidit très facilement s'il est ventilé et protège ainsi son entourage de la source de chaleur. La solution est donc relativement simple : il faut faire circuler l'air stagnant dans le ventre de ce piano ! J'ai alors construit une petite climatisation adaptée, qui amène un air frais, via des orifices percés judicieusement dans la table d'harmonie et la ceinture du piano.

Test et Bingo !!!

le PyroPiano est prêt...

Pianos...

MUTANTS

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